Les voitures de l'époque
Les voitures dessinées dans cette histoire peuvent-elles nous aider à dater SOS Météores ? C'est la question à laquelle certains visiteurs de ce site ont tenté de répondre, en complément de la page situation dans le temps. L' érudition automobile de Marc Pratlong, (dont je pille allègrement les e-mails), m'a fourni suffisamment d'éléments pour bâtir cette nouvelle page. Je remercie également Roch Tonglet pour ses informations sur la DS19, ainsi que les autres internautes qui ont apporté leur contribution.
Pour ménager le suspens sur la question de la datation, notre examen des voitures les plus remarquables se fera par ordre chronologique. On notera que Edgar P. Jacobs avait à coeur de dessiner des voitures à la pointe du modernisme...
Certains détails laissent penser qu'il s'agit plus vraisemblablement d'un Renault Viva Quatre type KZ, un modèle qui a circulé dans Paris de 1933 jusqu'à fin 1958, remplacé progressivement à partir de 1956 par des Dyna Z (compagnie de taxi G7) : mes informateurs ne sont pas tous d'accord.
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![]() ![]() A priori ce type de fourgon peut aussi bien être
un Peugeot D3A qui roule avec un moteur de 203 (sorti en 1950), qu'un
Peugeot D4A, véhicule ayant la même carrosserie et un moteur
de 403, sorti 5 ans plus tard. Comme le modèle postal D3A vert
existait déjà en 1954 dans le catalogue Dinky Toys, on peut
penser que c'était le modèle choisi par l'administration
postale. Hypothèse confortée par le fait que c'est également
un D3A postal vert qui figure dans le catalogue 2000 de Corgi,
un autre spécialiste des "petites voitures". Nous arrivons donc dans les années 1950.
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Voilà que les choses se précisent. Il reste donc en lice les années 1956,57 et 58, date de parution de l'album.
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La DS d'Olrik conforte l'hypothèse post 1956 :
en effet, la DS 19 fut présentée au Salon de Paris de 1955.
A la fin de la première journée, pas moins de 12000 DS étaient
déjà commandées, ce qui a porté rapidement
les délais de livraison à un an. Les premières voitures
ont toutefois été vendues au printemps 1956. 1956 reste donc une date possible.
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![]() ![]() Elle est petite mais facilement identifiable. C'est bien une Dauphine. Présentée au Palais de Chaillot le 6 mars 1956, elle fut vendue dès le printemps de la même année. L'année 1956 tient toujours, mais franchement les chances pour que 3 modèles aussi récents se retrouvent dans cette histoire sont bien minces.
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![]() ![]() Ce véhicule est particulièrement difficile à dater. Par sa petite malle arrière, ses pare-chocs incurvés et son bouchon de réservoir assez bas, le dessin se rapproche d'une 11 légère de 1951. Sauf pour la couleur bleu R.A.F. qui n'apparaît au catalogue qu'en 1954, le passage de manivelle rond dans la calandre spécifique à la 11 D de 1955 et sans parler des clignotants sur les ailes avant et la plaque d'immatriculation rectangulaire à l'arrière qui n'appartiennent à aucun modèle... français. Français, voilà peut-être l'explication. Notre professeur roule peut-être dans une 11 légère ...belge. En effet, les modèles d'export avaient de nombreuses options non vendues en France. Nous voilà toujours sans réelle preuve... mais Jacobs nous donne un indice avec la plaque d'immatriculation qui est 1435 FV 75. L'année 1957 correspond aux plaques 3191 FS 75 à 122 GS 75 : c'est donc un début d'année 1957.
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Toujours à la pointe du progrès automobile, Olrik, outre sa DS de 1956, possède une Ford Custom "300" Fordor Sedan (berline 4 portes), modèle produit à partir de 1957. Sa plaque d'immatriculation, visible dès la 7ème image de l'album (ci-contre), est 2878 CL 75. Ce numéro date en fait de 1953, mais que la voiture d'Olrik-Per Henrik Quarnströn ait de fausses plaques ne nous surprend guère.
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![]() ![]() Voilà la cerise sur le gâteau. Plus de doute, car le modèle représenté est un modèle de 1958 reconnaissable à sa calandre ovale et surtout à la disparition du motif au sommet du capot. Cela suite au vote d'une loi pour protéger les piétons de tous ces emblèmes en forme de lion ou d'avion supersonique si dangereux en cas de choc. La preuve est faite! L'histoire se passe bel et bien en 1958, année de parution de l'album. Les pinailleurs auront cependant remarqué une invraisemblance : la plaque d'immatriculation du taxi d'Ernest Brisson, qui porte le n° 6125 BD 78, date de la fin de l'année 1954, ce qui semble difficile pour un modèle sorti en 1956. A moins que l'honnête Ernest ait une fausse plaque ? |
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PS : en 2011, un certain nombre de ces véhicules ont fait l'objet d'une reproduction dans la série "les véhicules dans Blake et Mortimer". La qualité de ces reproductions laissant fortement à désirer, je ne m'étendrai pas davantage sur le sujet.