Le Haut Buc le 8 Novembre 1917
Chers Parents
Rien d'important à signaler. Nous avons fait l'exercice tous ces jours sans être trop fatigués. Je suis content de ma situation. Nous sommes bien nourris. Les aéroplanes nous distrayent. Aujourd'hui cannonade assez vive du côté de Versailles. Je suis de garde toute la journée avec Pitard. Le travail n'est pas trop dur, seulement cette nuit il ne faisait pas trop chaud. J'étais de garde de 7 à 9H et de 1H à 3H . Bien le bonjour à tout le monde. A côté de moi se trouvait un dépôt de 250 obus et j'avais à garder des (illisible).
Votre fils qui vous embrasse de tout coeur.
(signature)
Au vu du texte on peut penser que le jeune soldat était affecté au fort du Haut-Buc. Outre la ceinture de forts bâtie par Haxo dans la première moitié du XIXème siècle, Paris dispose d'une deuxième ceinture de fortifications construite entre 1870 et 1914 sous la direction de Séré de Rivières. La construction du fort de Buc, qui appartient à cette deuxième ceinture, commença en 1874 et nécessita 6 ans. Entre 1880 et 1940, le Fort est une annexe de la garnison et un dépôt de munitions. Annexé par les Allemands en 1940, il est attribué à la Protection civile en 1947. Entre 1979 et 1995, Thomson y implante ses activités militaires. Le Fort ne se visite pas. C'est maintenant un Edifice Protégé par le PLU 2002.
La carte ci-dessous indique les fortifications de Haxo (en jaune) complétées par Séré de Rivières (en orange).
Cette autre carte postale en témoigne :
Buc près Versailles le 27 (mois et année non précisés)
Mesdames et Monsieur
J'ai l'honneur de venir vous informer que je suis sans nouvelles de Henri, cependant je lui ai écris, peut-être ma lettre s'est égarée. Vendredi dernier j'ai changé de cantonnement, sans changer d'adresse. Comme ma batterie se trouve rassemblée, je suis toujours au mess des s-off. J'ai 18 convives au lieu de 8. malgré cela mon service est bien moins pénible. aucun ordre pour aller plus loin. Bien le bonjour à Henri donnez lui mon adresse. Je comprends un peu son retard car nous ayant pris l'offensive générale ils doivent marcher. Aujourd'hui je vous envoie un petit souvenir d'une marche que nous avons faite jeudi et que nous recommencerons demain. Voyez je ne me porte pas mal. Veuillez accepter Mesdames et Monsieur mes salutations les plus empressées.
Gouthis Fernand
