Blake, débarrassé de ses poursuivants, file rue de Vaugirard, pour surprendre Per Henrik Quarnströn, qui s'avère n'être personne d'autre que

Le "Colonel" OLRIK !

Après une poursuite sur les toits, "l'ennemi juré de Blake et Mortimer" qui n'est pas homme à se laisser attraper facilement, s'échappe, malgré l'arrivée de Pradier et de ses hommes.

On retrouve Blake, Pradier et Labrousse à la DST le lendemain matin (le 11). Un papier à demi consumé retrouvé chez Olrik leur apprend que le 13, soit dans 48H, un brouillard d'une opacité exceptionnelle devrait couvrir tout le pays. Et si c'était le signal d'une attaque brusquée ? Il faut donc trouver le repaire d'Olrik. Seule piste : le message de Mortimer, qui parlait de l'étang de Trou Salé. Carte IGN 1959 Au cours de la journée du 12 et de la nuit suivante, Pradier et ses hommes recherchent donc Mortimer du coté du Trou Salé avant de comprendre la confusion avec "Troussalet".

Ce nom de Troussalet a été forgé par Edgar P. Jacobs pour permettre la confusion, comme il l'indique dans les cahiers de la bande dessinée (cf. sources):

"Je me suis baladé autour de ces étangs de la Geneste qui étaient absolument déserts en semaine, je traversais la forêt et j'arrivais au château de Troussalet, qui ne s'appelle pas comme ça, mais qui existe toujours...
- Mais c'est un jeu de mots en fait, dans l'histoire?
- Oui, parce qu'il y avait un trou salé sur les cartes qui existent d'où le quiproquo que j'ai établi dans l'histoire".

Edgar est donc formel : il a inventé le nom Troussalet pour permettre la confusion avec "Trou salé". Et pourtant, des sources aussi sérieuses que la base Mérimée du Ministère de la Culture croient savoir que le parc de la Sauvegarde, à Buc, portait autrefois le nom de Troussalet. L'information a depuis été reprise par beaucoup de sites, mais selon nous, elle est fausse : nous n'avons aucun document attestant de ce fait. Cet hommage involontaire aurait certainement amusé le père de Blake et Mortimer ...

Mais revons à l'étang du Trou Salé.

L'étang de Trou Salé n'est plus qu'un marécage sur la carte car il a été comblé pendant la seconde Guerre Mondiale par les Allemands qui craignaient l'arrivée d'hydravions alliés. Il est encore indiqué comme plan d'eau sur le plan général toutefois. Trois siècles plus tôt, ses eaux comme celles des étangs du Pré clos et de Saclay empruntaient l'aqueduc de Buc (les Arcades) pour alimenter Versailles. L'étang du Trou Salé occupe alors "79150 toises de superficie, pour y mettre 20 pieds d'eau" et jouxte l'étang du Pré clos de "19200 toises de superficie, pour y mettre 10 pieds d'eau". En 1876, "l'eau y est d'aspect clair de couleur faiblement jaunâtre, sentant le moisi et la marée avec un dépôt blanchâtre fait de peu de débris végétaux et de pas mal de matière organique" et n'alimentera plus le réseau d'eau potable de Versailles (Versailles, le grand aqueduc de Buc, voir sources).
Ceci vaudra d'ailleurs un procès à l'ancienne liste civile impériale et à l'ex-impératrice Eugénie, intenté par le département de la Seine. En effet, un traité de 1860 stipulait que 1.500.000 m3 d'eau issus entre autres du Trou Salé et de Saclay devaient être versés dans la Bièvre annuellement, ce qui n'était plus fait depuis plusieurs années. La liste civile fut condamnée en 1877 soit 7 ans après la chute de l'Empire (R.Suttel, voir sources).
Les deux étangs sont toujours mentionnés sur la carte IGN actuelle (TOP25 2214ET,1991) mais sont tous deux asséchés. L'étang du Pré clos a maintenant laissé place à la zone naturelle humide du Pré clos (inventoriée au titre des ZNIEFF de type 1).

Aussitôt Pradier prend ses dispositions pour investir le château et arrêter le processus en route. Mais nous sommes déjà le 13 et l'heure fatale est arrivée : Miloch a reçu l'ordre du "Général" (nous ne saurons ni son nom ni sa nationalité) de passer à l'action. Un brouillard toxique se répand, neutralisant la plus grande partie des forces militaires que Pradier a lancé à l'attaque.

Pendant ce temps là, qu'est devenu Mortimer ?


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